mercredi 19 octobre 2016

Focus : Albert Londres

Albert Londres, grand reporter du XXe siècle



Initiateur des grands reportages, Albert Londres travailla dans plusieurs journaux comme L'Excelsior, le Petit Parisien ou Journal. Son ouvrage le plus célèbre "Au Bagne" (1923) dénonce le régime pénitentiaire en Guyane. Grand passionné par les grandes causes humanitaires, il s'intéressa également à la traite des noirs. Retrouvez sur Manioc des ouvrages de ce grand reporter engagé.



Né à Vichy en novembre 1884, Albert Londres fait ses débuts dans le journalisme en 1906 dans le quotidien Le Matin. Réformé, il exerce comme correspondant de guerre. Il se rend à Reims en 1914, témoigne du bombardement de la ville. Il entre ensuite au Petit Journal, dans lequel il va publier de nombreux reportages avant de rejoindre L'Excelsior, qui l’envoie en URSS. En 1922, il se rend au Japon et en Chine et revient avec plusieurs articles qui connaîtront un vif succès. Il voyage également en Inde ou il rencontre Gandhi.

En 1923, il entreprend une grande enquête sur le bagne en Guyane. Il décrit sous plusieurs articles les conditions carcérales de cette "usine à malheur qui travaille sans matrice". Il dresse également les portraits de bagnards, dont celui d’Eugène Dieudonné, un évadé qui clame son innocence. Celui-ci avait été condamné lors du fameux procès de la bande à Bonnot. Albert Londres le fait revenir en France (il était en cavale au Brésil), plaide en sa faveur et obtient sa réhabilitation. Après le bagne en Guyane, il va s'intéresser au bagne militaire, dont il dénonce les abus.

En 1928, Albert Londres décide de s’intéresser au Tour de France 1928. Il parvient également à pénétrer dans l’univers des hôpitaux psychiatriques.
Ensuite le journaliste se rend au Sénégal et au Congo et y dénonce l’esclavage auquel sont soumis les ouvriers noirs sur les chantiers de construction des voies ferrées dans "Terre d'ébène".
C’est en rentrant de Shanghai, en 1932, où il était allé enquêter sur les "triades" chinoises et les réseaux de trafiquants, qu’Albert Londres trouve la mort dans l’incendie du paquebot Georges-PhilipparLe prix Albert Londres, crée par sa fille, perpétue encore sa mémoire et les valeurs du journalisme qu'il a toujours véhiculé. Ce prix couronne le meilleur reporter de l’année en presse écrite depuis 1933 et audiovisuelle depuis 1985.

"Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie".
Albert Londres (1884-1932)

Ouvrages en ligne sur Manioc.org

Vidéo

Retrouvez sur le blog, un focus spécial sur le Bagne, regroupant tous les documents (vidéos, ouvrages anciens, articles, images) liés à cette thématique.

Bonne lecture !
C.P.


Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2016/10/focus-albert-londres.html

mercredi 12 octobre 2016

Colloque : Terres promises

Vidéos en ligne sur Manioc.org


Le groupe de recherches ECMEA/CRILLASH (Écritures et cultures : Etudes Croisées des Mondes Européens et Américains) de l’Université des Antilles et le Département Pluridisciplinaire de Lettres, Langues et Sciences humaines (DPLSH) ont organisés sur le Campus du Camp Jacob en Guadeloupe, un colloque interdisciplinaire consacré à la question de la ou des Terre(s) Promise(s).


Ce colloque croise des champs d’étude relevant aussi bien de la littérature, de la civilisation que des sciences humaines, pour tenter d’explorer la richesse et la fécondité de la notion de terre promise, sans en édulcorer la force ni la portée symbolique, d’en traduire, en termes d’imaginaire, d’expériences et de vécu les différentes représentations ou les possibles avatars sans exclusive de temps, d’espace ou de culture.

Retrouvez dans ce billet, l'intégralité du colloque.
Bonne découverte sur Manioc !

Toujours de belles découvertes sur manioc.org !
C.P.


Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2016/10/colloque-terres-promises.html

lundi 3 octobre 2016

L'explorateur Emile Arthur Thouar

A la recherche des survivants de l'expédition de Jules Crevaux


"Emile Arthur Thouar"
source : Gallica

Cette année, Manioc vous proposera tous les mois le portrait d'un explorateur. Pour ce premier numéro, nous avons choisi de vous faire découvrir l'explorateur : Emile Arthur Thouar. 


Né à Saint-Martin-de-Ré, Emile Arthur Thouar est issu d'une famille modeste, dont le père était bourrelier (Artisan, ouvrier qui fabrique, répare, vend les harnais des chevaux et des bêtes de somme, ainsi que certains articles en cuir). Il fréquenta le lycée de La Rochelle et entama des études de médecine.
Plus tard, on retrouve ses traces en 1879 en Amérique, où il effectue un voyage de 3 ans aux Antilles, au Mexique, au Venezuela, en Equateur et en Colombie, ou il devient correspondant des Sociétés de géographie de Paris et Rochefort. 
En 1883, le gouvernement français le charge de rechercher les traces de l'expédition de Jules Crevaux, disparue dans le Chaco en 1882. 
Rappelons qu'à l'époque, Jules Crevaux voulait explorer le fleuve Pilcomayo jusqu’à sa confluence avec le Paraguay et rejoindre Buenos Aires par le Parana. 
Thouar quitte La Paz en juin 1883, pour Sucre puis Tarija, en compagnie de 150 militaires boliviens. Ensemble, ils traversent le Chaco en suivant le cours du Pilcomayo. Ils trouvent enfin les traces de la mission Crevaux après avoir affrontés de nombreux dangers dont une attaque des Indiens Tobas. Malheureusement, Crevaux et son équipe tombèrent dans un guet-apens préparé par les Indiens Tobas. Un seul membre de l'expédition eut la vie sauve : un jeune indien prénommé Zéballos. Celui-ci raconta que les Tobas tuèrent Crevaux et ses hommes et les mangèrent selon leurs coutumes.
Puis, Thouar et son expédition rejoignent en novembre Asunción, au confluent avec le fleuve Paraguay : "C'est la première fois qu'une expédition réussit à descendre de bout en bout la Pilcomayo". 
De retour en France, ces exploits lui valent de recevoir la médaille d'or pour "voyages d'étude, missions et travaux de reconnaissance" de la Société de géographie en 1884.
Thouar repart pour l'Amérique du Sud et dévient un agent de prospection du Gran Chaco au service du gouvernement bolivien. A l'époque cette région du Gran Chaco était une terre vierge, très peu connue, peuplées de tribus indiennes rebelles. A la fin du XIXe siècle cette région va devenir un enjeu important de reconquête pour la Bolivie et le Paraguay. Surtout pour la Bolivie qui souhaitait trouver un débouché sur la mer depuis qu'elle avait perdue sa façade maritime. Ainsi, l'explorateur propose à la Bolivie de chercher une autre route terrestre au travers du Chaco nord jusqu'au fleuve Paraguay. Malheureusement, après plusieurs tentatives infructueuses en 1886 et 1887, Thouar renonce à ce projet et regagne la France en 1890. La date de son décès reste encore inconnue aujourd'hui.


"Thouar, Nevis et Valverde"
source : Manioc
Petite histoire de cette photographie ...

De retour en France après son expédition en novembre 1887, Emile Arthur Thouar se rend à l’atelier du photographe Valdez pour poser avec 2 de ses compagnons, Remijio Valverde et Théophile Novis, dans leurs vêtements dépenaillés d’explorateurs harassés. Ce cliché sera utilisé sous forme de gravure pour illustrer le récit de l’exploration parue d’abord dans la revue Le Tour du Monde en 1890, puis dans le livre de Thouar publié en 1891.


Sur Persée

  • Henri Renou, Le Gran Chaco, in Le Globe. Revue genevoise de géographie, 1894, Volume 33, Numéro 1,  pp. 102-104.
Sur Gallica, retrouvez une collection de photographie de l'explorateur : cliquez-ici.


Sur Manioc 


Bonne lecture ! 
C.P. 


Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2016/10/lexplorateur-emile-arthur-thouar.html