lundi 20 juillet 2015

21 juillet : Schoelcher, ici et ailleurs

Les Antilles françaises célèbrent la naissance de l'abolitionniste


Jour férié total en Guadeloupe, alors qu'en Martinique, seule la ville de Schoelcher marque l'évènement, notamment par la fermeture au public, ce jour-là, des services administratifs situés sur le territoire de la commune éponyme (le campus universitaire, par exemple).

Député de Martinique puis de Guadeloupe, le nom de cet homme politique reste associé à l'adoption,  le 27 avril 1848, du deuxième décret sur l'abolition de  l'esclavage dans les colonies- après celui de 1794, qui se révéla de peu d'effet.

Mais tant qu'à parler de dates, on ne sait trop à la suite de quelle avarie calendaire la naissance de Victor Schoelcher, intervenue formellement le 22 juillet 1804, à Paris, s'est retrouvée reléguée pour l’éternité au 21 juillet de la même année (cf site du Sénat). Mystère de l'Histoire ? Incurie de l'état civil ?

Loin des territoires où la dénomination de bibliothèque, musée, statues, artères rappellent à profusion le lien historique du personnage aux anciennes colonies, et comme désireux de lever la confusion entourant le jour de sa venue au monde, Victor rendit son dernier soupir un classique jour de Noël- facile à mémoriser : le 25 décembre 1893, à Houilles, dans l'actuel département des Yvelines, ci-devant Seine-et-Oise. 

Mystère supplémentaire (ou à tout le moins défaut d'information) : sur cette photographie représentant la villa de ses derniers instants, est-ce ou n'est-ce pas Victor Schoelcher qui est assis sur un banc en avant  plan ? Le document dont est tiré le cliché, "Le monument Schoelcher à Houilles : l'inauguration, les discours" est muet sur ce point... Si l'un des lecteurs de ce blog a quelque idée sur la question, qu'il nous contacte rapidement !


Il existe aussi à Paris, dans le 14ème arrondissement, une rue Schoelcher où vécut jusqu'à sa mort, en 1986, une autre grande figure du combat pour l'affranchissement et l'émancipation : Simone de Beauvoir...






Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2015/07/21-juillet-schoelcher-ici-et-ailleurs.html

lundi 6 juillet 2015

Tumuc-Humac : la légende ...

Du mythe à la réalité ...

 

"Tumuc-Humac"
A la lecture d'un article du blog du CNRS sur : "Les monts Tumuc-Humac, un mythe tenace", la bibliothèque numérique Manioc vous propose de découvrir des documents inédits sur cette légende, née de l'imagination d'explorateurs ...


"Tumuc-Humac" (tucucumaque ou tucumaque selon les récits), est un nom mythique qui a attiré les explorateurs du XIXe siècle, cherchant jusqu’à leur mort cette chaîne de montagnes censée marquer la frontière entre le Brésil et la Guyane française.
Cette chaîne montagneuse s’est progressivement révélée être une pure création de l’imagination des explorateurs. Elle a d’ailleurs été mentionnée sous différents noms et dans des lieux différents, se baladant sur les cartes, entre le Surinam, la Guyane française et le Brésil.  A cette époque, les informations sur cette région étaient si rares, que la légende est restée vive jusqu'au milieu du XXe siècle.
Ce n’est qu’en 1997 que le nom de "Tumuc Humac" sera définitivement supprimé des cartes IGN.  Ces montagnes ont fasciné des générations de voyageurs et d'explorateurs, devenant le symbole de l'inconnu et de l’inaccessible.  

"Massacre de l'expédition de l'explorateur J. Crevaux"
C’est l’explorateur Jules Crevaux (1847-1882) qui a vulgarisé cette légende à la fin du XIXe siècle.  Il y mourra 3 ans plus tard, après avoir escaladé de nombreux inselbergs de la région en espérant y apercevoir les hauts sommets recherchés. En effet, sa quatrième et dernière expédition (l'expédition le Gran Chaco 188-1882) le conduisit à Tarija, en Bolivie, pour y rejoindre le Rio Pilcomayo. Il s’agissait pour lui d’explorer le fleuve Pilcomayo jusqu’à sa confluence avec le Paraguay et de rejoindre Buenos Aires par le Parana. Lui et son équipe (composée de 17 hommes) tombèrent dans un guet-apens préparé par les Indiens Tobas. Un seul membre de l'expédition eut la vie sauve : un jeune indien prénommé Zéballos. Celui-ci raconta que les Tobas tuèrent Crevaux et ses hommes et les mangèrent selon leurs coutumes.


Cette légende se poursuivit avec un autre grand explorateur de la Guyane : Henri Coudreau (1859-1899). Passionné par les récits de Jules Crevaux, il passera sa vie à explorer les Tumuc-Humac et les montagnes imaginaires, à l'aide des cartes de Crevaux. A la fin des années 1880, l’explorateur français tente de cartographier la région en rejoignant la source de l’Oyapock depuis la source du Maroni.

Pourtant, alors que ce mythe des monts Tumuc-Humac a été démonté il y a plus d’un demi-siècle, de petites expéditions amateurs continuent de s’aventurer sur les traces de ces deux explorateurs.



Ouvrages numérisés : 
"Tumuc-Humac au sud du Mont Mitaraca"

Pour aller plus loin : 

Bonne lecture ! 
C.P.

Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2015/07/tumuc-humac-la-legende.html