mardi 26 juin 2012

ACURIL 2012

Bibliothécaires de la Caraïbe  

« S’il y a un jour assez de technologie pour me tatouer un livre derrière les paupières, je pense que je voudrais toujours tenir quelque chose en main et tourner une page encore », Edwige DANTICAT

Le congrès annuel des bibliothécaires de la Caraïbe qui s’est tenu en Haïti du 4 au 8 juin dernier traitait la question des technologies sous toutes ses coutures : les impacts économiques, sociaux, culturels et politiques ont été présentés par les panellistes à un public attentif (120 participants). Quatre collègues des bibliothèques de l'Université des Antilles et de la Guyane se sont relayés à la tribune de la salle des Congrès de l’hôtel Karibe pour présenter une base de données appliquée à l’usage traditionnel des plantes médicinales dans la Caraïbe  (Hervé CHASSERIEAU, BU Guadeloupe),  les  enjeux humains de l’automatisation du prêt/retour de documents (Gladys GONFIER, BU Guadeloupe),  les bibliothèques numériques et la valorisation des contenus institutionnels (Anne PAJARD, BU Martinique) ainsi que les possibilités d’enrichissement de Wikipédia à partir des données collectées dans nos bases de données sur la Caraïbe (Frédéric VIGOUROUX, BU Martinique).
Bibliothécaires de la Caraïbe sur le parvis du Centre culturel de la FOKAL
Assister à ou proposer une intervention, rencontrer  les exposants locaux et internationaux, échanger avec les participants de tous horizons (archives, bibliothèques, édition….) et  découvrir l’édition haïtienne, tels étaient les objectifs immédiats de notre groupe (collègues cités + Nathalie ERNY, BU Martinique, Sylvain HOUDEBERT, SCD Antilles Guyane, France Lise ZOU, BUFM Martinique). 
Mais aller voir la coupole du palais présidentiel - effondrée telle une meringue improbable - à Port-au-Prince, visiter les  bibliothèques en reconstruction, aller à la rencontre des partenaires locaux tels l’Agence Universitaire de la Francophonie, l’Université Notre-Dame d’Haïti ou Bibliothèques Sans Frontières et apporter notre soutien à projet et notre expertise, tels furent aussi les résultats de cette équipée dans un pays en pleine reconstruction.
Les moments festifs comme les soirées culturelles à la FOKAL (fondation SOROS pour la culture et les bibliothèques) ou avec le groupe Ti Koka & Wanga Nègès dans le parc du  luxueux hôtel Karibe contrastaient fortement avec les espaces encore couverts de gravats et  les enfants des villages de toile. Ce choc permanent entre l’extrême richesse des uns et le dénuement criant des autres nous a semblé tempéré par la réelle dynamique de la population et la politique affichée du «Tous à l’école !».
Oui, en 4 jours nous avons croisé le Président d’Haïti au bar de notre hôtel, vu son portrait rivalisant avec celui de Jésus en ville, observé partout des écoliers en uniforme, nous avons subi les embouteillages et la poussière, nous avons échangé avec les auteurs haïtiens présents au congrès et à la bouillonnante fête du Livre, nous avons vu des hommes en arme devant les supermarchés, nous avons croisé des casques bleus dans leurs chars ou camions, nous avons admiré l’art (peinture, scènes en métal martelé par les boss fé) vendu à même  le trottoir, nous avons perçu la ferveur de la population à l’occasion de la Fête Dieu, nous avons goûté aux rhums Barbancourt, nous avons deviné que tout n’était pas perdu mais que tant restait à faire ! La coopération internationale, et en ce qui nous concerne biblio-universitaire, trouve tout son sens à Haïti : c’est avec le sentiment d’avoir versé une goutte dans un océan que je reviens. Ma table de nuit est pleine à présent de ces auteurs qui font la réputation de cette île créative, garder absolument le lien avec nos hôtes extraordinaires, voici l’objectif après ce retour d’Haïti.
Nathalie ERNY, directrice de la Bibliothèque universitaire du campus de Schoelcher (Martinique)

Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2012/06/acuril-2012.html

lundi 18 juin 2012

Nouvelles rochelaises

VIENT DE PARAITRE : La Rochelle, l'Aunis et la Saintonge face à l'esclavage

  Au fil de 39 articles dus à 35 auteurs, en 350 pages dont 100 pages d'illustrations en couleur, l'ouvrage (en vente au prix de 42 €) effectue un large tour d'horizon de l'implication des habitants de La Rochelle, de Rochefort et des régions de l'Aunis et de la Saintonge (soit, à peu de chose près, l'actuel département de la Charente-Maritime), dans la traite négrière et le système esclavagiste. 

 Il constitue en même temps une invitation à poursuivre les recherches sur ce vaste sujet. La dernière partie traite de la dimension patrimoniale, de la mémoire et de la commémoration au XXIe siècle. L'ouvrage s'inscrit dans le programme « Chairs noires et pierres blanches », travail de mémoire des deux ports négriers qu'ont été La Rochelle et, dans une moindre mesure, Rochefort (voir la description publiée dans ce blog en août 2011). Le livre est paru le 10 mai 2012, en même temps qu'une plaquette réalisée par la Direction des Affaires culturelles de La Rochelle, Mémoires rochelaises du commerce triangulaire, qui propose un itinéraire parcourant les lieux de mémoire à travers la ville.

Olivier Caudron :  ocaudron@univ-lr.fr

 
La Rochelle, l'Aunis et la Saintonge face à l'esclavage,
sous la direction de Mickaël AUGERON et Olivier CAUDRON,
Paris, Les Indes savantes, 2012


TABLE DES MATIERES


- L’Aunis et la Saintonge face à la traite, à l’esclavage et aux abolitions : un état des lieux, par Mickaël AUGERON et Olivier CAUDRON

1) « L’infâme trafic » (Voltaire) : routes, réseaux et acteurs

- Traite atlantique, cartographie et navigation, par Alain MORGAT
- Les Rochelais en Afrique, par Jean-Michel DEVEAU

- Récit de vie d'une princesse devenue captive en 1784, par Benoît JULLIEN

- Rochefort et la traite négrière au XVIIIe siècle, par Denis GANDOUET

- Les officiers de la Seudre face au commerce négrier rochelais (1760-1815), par Thierry SAUZEAU

- Claude-Vincent Polony, un négrier ordinaire ? L’itinéraire d’un marin rochefortais entre l’Afrique et Saint-Domingue, par Benoît JULLIEN

- Une expédition négrière de trop : Le Solide, armé par Jacques Carayon fils aîné, par Benoît JULLIEN

- L’affaire de L’Opiniâtre ou l’épouvantable exécution du meneur d’une révolte manquée d’esclaves sur un navire négrier, par Jacques PÉRET

- Les noms de navires de la traite rochelaise au XVIIIe siècle, par Christophe BERTAUD

- L'ex-voto du Saphir à la cathédrale de La Rochelle, par Laurent VIDAL

- Aunisiens et Saintongeais à l’île Bourbon : flibuste, traite négrière et esclavage dans le premier tiers du XVIIIe siècle, par Olivier CAUDRON


2) D’une rive à l’autre : la société esclavagiste et la métropole

- Esclaves d’habitation : le cas de la Guadeloupe et de la Martinique du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle, par Danielle BÉGOT

- La présence rochelaise aux Petites Antilles au XVIIe siècle, par Gérard LAFLEUR

- Une habitation à Saint-Domingue au XVIIIe siècle : l’indigoterie Belin Desmarais ou les rouages d’une microsociété, par Brice MARTINETTI

- Rhétorique du maître et de l’esclave : une correspondance de Simon Charles Boutin, propriétaire à Saint-Domingue (1784-1792), par Muriel HOAREAU

- Un armateur négrier : Etienne Belin (1696-1779), par Pascale VIGNAU

- « Noirs, mulâtres ou autres gens de couleur » dans l’Aunis du XVIIIe siècle, par Olivier CAUDRON

- Un « Favori » en disgrâce : le « nègre » Augustin à Marennes (1773-1777), par Olivier CAUDRON

- L’autre « trafic » : des esclaves et des domestiques amérindiens à La Rochelle au XVIIIe siècle, par Mickaël AUGERON

- Les raffineries de sucre à La Rochelle, par Sylvie DENIS

- Défendre et promouvoir ses intérêts : le monde des raffineurs rochelais au XVIIIe siècle, par Gaëlle CAILLET


3) La longue route vers les abolitions

- Roc, Michel Poupet et le Mémoire pour un nègre qui réclame sa liberté (1770), par Olivier CAUDRON

               - Un armateur ami des Noirs, Samuel Demissy, par Pascal EVEN

- Les colons de La Rochelle se mobilisent contre les Amis des Noirs : procès-verbaux de la Société des colons franco-américains de La Rochelle, 14 octobre 1789-27 août 1790, par Marcel DORIGNY

- La filiale rochelaise de la Société des colons franco-américains, par Claudy VALIN

- La Première République entre ségrégation et intégration : les compagnies d’hommes de couleur de l’île d’Aix, 1798 – 1802, par Bernard GAINOT

               - Rochefort, base-arrière de la répression de la traite négrière durant la première moitié du XIXe siècle, par Romain DELMON

La Rochelle et la traite illégale au XIXe siècle : quelle réalité ?, par Christophe BERTAUD
                                  - D’Oléron à Cuba, les derniers esclavagistes. Un village charentais à la découverte de l’Amérique au XIXe siècle, par Marie-José DELRIEU

4) Les héritages contemporains : mémoires et commémorations pour ne pas oublier

- Les témoignages archéologiques du commerce du sucre à La Rochelle, par Fabienne CHIRON-CHAMPAGNE, Eric NORMAND et Bruno ZÉLIE

- Mémoire et patrimoine transatlantiques : de La Rochelle à Saint-Domingue (Haïti), par Jacques de CAUNA

- De la Guadeloupe à l'île d'Oléron, une mémoire familiale, par Pierre FRUSTIER

- L’association Mémoria, entre Histoire et Mémoire, par Josy ROTEN

- Enseigner l’histoire de l’esclavage à partir de ressources locales : les expéditions négrières de Rochefort, par Christophe CADIOU-QUELLA et Céline MÉLISSON

- « Sur les marches de la Grande Case : une soirée chez Aimé-Benjamin Fleuriau », ou comment sensibiliser le grand public par le spectacle théâtralisé, par Jean-Luc LABOUR

« Lieux de mémoire, Mémoire des lieux » à travers la  photographie. Exposer à La Rochelle sur les traces de la traite négrière et de l’esclavage, par Philippe MONGES

- Haïti : une exposition de photographies de Georges P. Clemenceau au Musée du Nouveau Monde (La Rochelle), en 2001, par Jacques de CAUNA

- De L’Astran, l’abolitionniste : autopsie d’un canular, par Thierry BOBINET



Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2012/06/nouvelles-rochelaises.html