mercredi 30 mai 2018

Erna Brooder : La redéfinition de l’imaginaire caribéen à partir de l’écriture

Dr. Erna Brodber, auteure, sociologue et militante sociale




Née le 20 avril 1940 dans le village de Woodside, à Saint Mary en Jamaïque, Erna Brodber obtient une licence, une maîtrise puis une distinction honorifique de Docteure en littérature à l'UWI (University of the West Indies). Militante, cultivée et créative, E. Brodber s'est imposée comme une voix majeure dans la littérature caribéenne au cours de sa carrière de presque quatre décennies. Ses récits distinctifs s'inspirent des traditions orales de la diaspora africaine, faisant écho à des sources aussi diverses que les contes populaires d'Anansi, l'araignée-dieu et les romans modernistes de James Joyce. E. Brodber est lauréate du prix Prince Claus (2006), de la médaille Musgrave (1999) et du Commonwealth Writers' Prize (1989).


 Erna Brodber "à gauche"
Erna Brodber " à gauche"





Manioc vous propose d’en découvrir plus sur cette écrivaine fascinante à travers nos collections et celle de la DLOC, « Digital Library of the Caribbean ».

Bibliographie 

Ouvrages de Erna Brodber  

  • Louisiana, New Beacon books – cop, 1994.   : cliquez-ici  
  • Myal, New Beacon Books – cop, 1988. : cliquez-ici  
  • Woodside, Pear Tree Grove P.O., University of the West Indies Press, 2004. cliquez-ici 
Retrouvez sur Manioc :
Retrouvez plus d’ouvrages de la Bibliothèque Universitaire des Antilles et de la Guyane à travers son portail numérique Kolibris :

  • June E Roberts, Reading Erna Brodber uniting the Black diaspora through folk culture and religion, Praeger Publishers, 2006.  
  • Erna Brodber, The second generation of freemen in Jamaica, 1907-1944, University Press of Florida – cop, 2004.  
  • Erna Brodber, Woodside : pear tree grove, University of the West Indies Press, 2004.
    Erna Brodber, Louisiana, New Beacon books – cop, 1994.
  • Erna Brodber, Myal, New Beacon Books – cop,1988.
  • Erna Brodber and J. Edward Greene, Reggae and cultural identity in Jamaica, Department of sociology, University of the West Indies – 1981. 
  • Erna Brodber, Jane and Louisa will soon come home Port of Spain, New Beacon Books – cop,1980.   


Lien : https://bit.ly/2su1UNQ

Bonne lecture ! 

M.F





Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2018/05/erna-brooder-la-redefinition-de.html

mardi 22 mai 2018

Mois des abolitions : Bissette, oublié de l'Histoire

Longtemps délaissée, reléguée dans l’ombre toute-puissante de son rival politique Victor Schoelcher, la figure d’Auguste Bissette est aujourd’hui célébrée dans la lutte abolitionniste. En ce mois de commémoration de l’abolition de l’esclavage, Manioc vous propose de revenir sur cette figure martiniquaise.


Source : Manioc
Cyrille Charles Auguste Bissette (1795-1858), métif (ce qui signifie qu’il a l’allure d’un descendant de Mulâtre et de Blanc) appartient à une famille renommée, doublement rattachée aux Mallevault, famille noble d’officiers de marine, et aux Tascher de la Pagerie, que l’on ne présente plus, mais cette position enviable masque l’absence complète de fortune personnelle. Issu de la bourgeoisie urbaine, ses écrits laissent penser qu’il a reçu une solide éducation.

Fin 1823, un opuscule anonyme circulant clandestinement en Martinique commence à agiter les représentants du pouvoir royal. L’objet, 32 pages reliés de rouge et édité à Paris, porte un titre sans ambiguïtés : De la situation des gens de couleur libres aux Antilles françaises. Ces « gens de couleur libres », s’ils pouvaient posséder des esclaves, accumuler du capital et jouir de leur liberté, restaient confinés dans une position sociale inférieure face à l’élite blanche. L’affaire aurait pu en rester là, le libelle ne soulevant aucun soubresaut en Guadeloupe et en Guyane, et ne comportait rien qui ne soit déjà connu et précédemment dénoncé. Toutefois, son style porte la dénonciation au rang littéraire dans un style très enlevé :
« La caste privilégiée persisterait-elle à conserver ses révoltantes prérogatives ? On ne devrait cependant pas oublier quelles ont été les funestes causes qui nous ont ravi la plus belle de nos colonies.
Il est donc essentiel de s’occuper du sort d’une classe aussi utile que laborieuse, et qui s’accroît de jour en jour. Les gens de couleur libres demandent donc, au nom de la justice et de l’humanité, la destruction des lois exceptionnelles qui les régissent (…). Au reste, elle n’a rien qui puisse la rabaisser au-dessous de celle des flibustiers, des boucaniers, des engagés ou des hommes flétris par l’opinion, qui ont composé la primitive population blanches des colonies, et dont les orgueilleux descendants forment aujourd’hui la caste privilégiée. »
Certains cadres blancs martiniquais croient y déceler une conspiration destinée à mettre fin à leurs privilèges et, in fine, à leur « race ». Aussi, pressé par des magistrats entreprenants, le gouverneur Donzelot fait arrêter la nuit du 22 décembre Bissette en compagnie de ces supposés complices Louis Fabien et Jean-Baptiste Volny. Tous les trois sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité et au fer rouge (marque GAL pour galérien) « pour avoir colporté, distribué clandestinement, et lu à divers, un libelle tendant à renverser la législation établie ». À la même époque se produit en Jamaïque un événement similaire, l’affaire Lecesne et Escoffery, à laquelle le pouvoir britannique réagit de même. Les puissances coloniales cherchaient donc avant tout à étouffer les réformes progressistes.
Source : Manioc


Après un passage rapide au bagne de Brest, les trois hommes voient leur peine commuée en interdiction de séjour dans les Antilles pendant dix ans, période qu’ils mettent à profit pour faire reconnaître l’application du droit commun dans les colonies. Ainsi, de 1834 à 1842, Bissette animera à bout de bras la Revue des colonies qui fera beaucoup pour la reconnaissance de l’égalité raciale et de l’abolition de l'esclavage (
dans une moindre mesure), tout en l’acculant à la faillite. Cette publication verra donc les premiers affrontements idéologiques avec Victor Schoelcher pour le leadership du mouvement abolitionniste. Si Bissette rencontre d’indéniables succès électoraux, notamment grâce à son alliance avec Pécoul, grand Blanc libéral, la méfiance – pour ne pas dire la hargne – qu’il inspire à la majorité possédante conduira à sa perte. En effet, après avoir brocardé Schoelcher, métropolitain acquis aux préjugés locaux concernant les libres de couleur selon lui, et une fois passé la liesse de mai 1848, celui que les Martiniquais renommèrent affectueusement Papa Bissette fait l’erreur de repartir pour la France en janvier 1950, laissant ainsi le champ libre au camp schoelcherien de se structurer et de s’arroger les seuls mérites de la politique post-abolition. Si le pamphlet La vérité aux ouvriers et cultivateurs de Martinique porte un coup dur à l’intégrité de Bissette, sa compromission avec le régime du Second empire, amplifiée par sa parenté, une maladie qui le ronge et une situation financière précaire, achève de le déconsidérer complètement une fois la IIIème République proclamée. En effet, Schoelcher, intransigeant avec le régime impérial, revenu d’exil, contribuera largement à discréditer son rival qui tombe alors dans un oubli quasi général.

X.H. 

Pour aller plus loin :
 Sur Gallica :

Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2018/05/mois-des-abolitions-bissette-oublie-de.html

lundi 14 mai 2018

Récits d'esclaves = Slave narratives

Écrits d'esclaves : des documents rares


Quatre siècles (XVIe-XIXe) marqués par le système esclavagiste déployé par les empires européens et les États-Unis en Amérique, n'auront laissé aux esclaves que peu de possibilité d'exprimer au monde leur expérience : l'apprentissage de l'écriture leur étant généralement interdit.

Narration de la vie et des aventures de Venture Smith
Traduit de l'anglais par Emma Okwonkwo
édité par Manioc
Les documents considérés comme sources pour étudier l'histoire de l'esclavage ont été rédigés de façon quasi exclusive par des personnes qui représentent le point de vue de la métropole, voire défendent l'intérêt de l'ordre établi et du système esclavagiste. Les historiens doivent donc opérer une lecture "à rebours" ou "en creux" (pour reprendre une expression de Dominique Rogers) pour tirer des documents (juridiques, administratifs, littéraires, scientifiques ou économiques) des informations sur la vie des populations esclaves, le quotidien d'hommes et de femmes, leurs pratiques sociales, culturelles, leurs "interprétation" des événements coloniaux (guerre, première abolition de l'esclavage).

Interprétation, décodage, comparaisons ; si ces pratiques font partie du travail de l'historien, elles n'en sont pas moins rendues particulièrement complexes et ardues pour ceux qui travaillent sur l'histoire de l'esclavage. Ils doivent tenir compte, pour chaque document, des contraintes structurelles très fortes imposées par les systèmes esclavagistes, autant que des contextes spécifiques (nationaux et locaux) et des éléments immédiats (événements, enjeux, rôle ou fonction de l'énonciateur) qui conditionnent la production des documents.

Dans ce contexte d'absence de possibilité d'énonciation par les esclaves, les rares récits récoltés ou directement rédigés par les protagonistes présentent un grand intérêt pour la recherche scientifique, même s'ils sont également conditionnés par une dimension politique et idéologique. Il s'agit de récits de personnes nées esclaves mais qui ont échappé à leur condition servile, soit en s'évadant des plantations, soit en rachetant leur liberté. La fuite du sud esclavagiste des États-Unis vers le nord du pays ou l'esclavage est aboli au tournant des XVIIIème et XIXème siècles (en fonction de chaque État), permet aux anciens esclaves de changer de condition sociale, sans que cela ne doive masquer les disparités de classes ou les préjugés raciaux toujours ancrés dans l'ensemble de la population d'ascendance européenne.

Récits et auteurs les plus célèbres


  • Olaudah Equiano (Eboe, 1745 - Londres, 1797)
    Auteur de The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa, the African. Written by Himself., Olaudah Equiano connaît un destin étonnant qui le conduit aux quatre coins de la planète. Enlevé à onze ans en Afrique puis déporté aux Antilles, il est l'un des rare à témoigner de la traversée du "passage du milieu" et de l'épreuve que l'arrachement aux siens, et sa mère en particulier, constitue. Il sert en tant qu'esclaves à bord des vaisseaux négriers de la marine royale du Royaume-Uni, ce qui lui permettra de parcourir le monde (Angleterre, Hollande, Écosse, la Caraïbe), avant de commercer avec des capitaines et des marchands, pour finalement parvenir à racheter sa liberté sur ses propres fonds.Il s'installe en Angleterre, entame des études et poursuivra ses voyages en Turquie, au Portugal, en Italie, en Jamaïque, à la Grenade. En 1773, il accompagne le
    Dr. Charles Irving au cours d'une expédition scientifique polaire partie à la recherche d'un passage au Nord-Ouest. Son autobiographie rencontrera un succès éditorial : 8 éditions anglaises en moins de dix années.
  • Frederick Douglass (1818-1895)
    Auteur de trois autobiographies : Narrative of the Life of Frederick Douglass, An American Slave (publié en 1845),  My Bondage and My Freedom (publié en 1855) et The Life and Times of Frederick Douglass (publié en 1881), aujourd'hui considérées comme l'essence du texte de récit d'esclaves et de l'exercice de style particulier qu'est l'autobiographie. Frederick Augustus Washington Bailey, autrement connu sous le nom de Frederik Douglass, est devenu, après avoir racheté
    sa condition d'esclave alors qu'il avait 20 ans, un leader américain célèbre. Au cours du XIXe siècle, il s'engage sur des combats contre l'esclavage, le racisme et la ségrégation, en multipliant les contributions dans la presse et les discours. Douglass incarne de son vivant un symbole pour tous les Noirs d'Amérique et une voix qui compte pour l'humanisme et la justice sociale. Empreint de compassion et de résilience, il conclut son dernier ouvrage par la phrase suivante : "My joys have far exceeded my sorrows, and my friends have brought me far more than my enemies have taken from me" ["Mes joies surpassent mes peines, et mes amis m'ont davantage apporté que ce que m'ont pris mes ennemis"].
  • Solomon Northup (1808-1863?)
    Immortalisé par le film éponyme de 2013 réalisé par Steve McQueen, il décrit son expérience dans Twelve Years a Slave: Narrative of Solomon Northup, a Citizen of New-York, Kidnapped in Washington City in 1841, and Rescued in 1853. Un récit intéressant à plusieurs égards, au premier lieu desquels Northup est né libre avant d'être illégalement enlevé, réduit en esclavage et installé de force sur une plantation en Louisiane. Son récit est articulé en deux grandes parties. Si la première partie décrit son expérience quotidienne de servitude, à la faconde très proche d'autres récits d'esclaves, la seconde trahit son éducation de citoyen libre d'un État du nord. Cette partie n'est pas dénuée d'humour, refuge qui permet à Northup d'endurer sa situation, mais surprend encore plus le lecteur par le regard quasi-ethnographique porté à la société esclavagiste du Sud que Northup
    décrit souvent avec la curiosité perplexe d'un touriste intellectuel. Toutes ces particularités expliquent pour partie le succès du livre : plus de trente mille exemplaires écoulés à sa parution.
  • William Wells Brown (1814?-1884)
    Auteur de Narrative of William W. Brown, a Fugitive Slave. Written by Himself, William Wells Brown est né sur une plantation du Kentucky d'un père blanc et d'une esclave africaine. Jusqu'à ses vingt ans, il subi l'esclavage dans des conditions très variées, ce qui assure à son récit un aspect documentaire précieux pour les historiens. Après au moins deux tentatives d'évasion, il réussit à s'enfuir pour le Canada le jour de l'an 1834 grâce à l'entremise du
    Quaker Wells Brown, nom qu'il adoptera par la suite en signe de gratitude et d'admiration. La parution de son livre est aussi un succès et lui permet de donner de la voix dans l'espace public. En effet, William W. Brown ne s'arrête pas là: il devient un abolitionniste politiquement engagé, même si son contemporain Frederik Douglass le relègue aujourd'hui dans l'ombre. Il est néanmoins aujourd'hui reconnu comme étant l'auteur du premier roman écrit par un Afro-Américain : Clotel; or, The President's Daughter: A Narrative of Slave Life in the United States, publié en 1853.
  • Mary Prince (1788–1833?)
    Première femme noire à prendre la parole dans The History of Mary Prince, a West Indian Slave. Related by Herself. With a Supplement by the Editor. To Which Is Added, the Narrative of Asa-Asa, a Captured African, Mary Prince entendait par ce récit dévoiler aux "bon peuple d'Angleterre ce qu'une esclave a ressenti et souffert", convaincue (à raison) que bon nombre de citoyens de l'époque ignorait complètement les réalités iniques du système esclavagiste. Son récit la voit évoluer des Bermudes à Antigua en passant par les îles Turques-et-Caïques, sans que sa condition ne s'améliore. Son écriture sans fard décrit un quotidien éprouvant où une violence sourde se tient toujours prête à exploser ; elle sera à plusieurs reprises l'objet de mauvais traitements. Ainsi, l
    à où les récits esclavagistes du dix-huitième siècle se concentraient sur les voyages spirituels chrétiens et la rédemption religieuse, celui de Prince épouse la tendance croissante du siècle suivant qui voit les thèmes abolitionnistes prendre le dessus en mettant l'accent sur les injustices éthiques et sociales de l'esclavage.

Les traductions de ces récits en français sont rarement disponibles sur internet mais quelques unes commencent à faire l'objet de publication. Vous pourrez ainsi vous procurer dans le commerce ou emprunter dans les bibliothèques, les ouvrages de la collection "Récits d'esclaves" publiés par les Presses universitaires de Rouen et du Havre et notamment Le récit de William Wells Brown, esclave fugitif, écrit par lui-même écrit en 1847 et traduit en 2012 par Marie-Jeanne Rossignol.

A ce jour, aucun récit d'esclave rédigé en français n'a été identifié. La bibliothèque Manioc possède néanmoins quelques documents dans la langue de Molière. Très récemment, grâce au travail de traduction d'une étudiante de l'université des Antilles, a été mis en ligne le récit (rédigé en anglais) de Venture Smith. Par ailleurs, le Discours d’un nègre marron qui a été repris dans un combat et qui va subir le dernier supplice, de Guillaume-Antoine Lemonnier (1759), s'inscrit dans la tradition des récits liée aux représentations lyriques du marronnage alors en vogue dans l'Europe des Lumières. Il s'agissait pour les philosophes de donner une voix à ceux qui en sont dépourvus, mais surtout d'exposer leurs vues morales qui sont pour le moins ambiguës. Bien souvent, il dénonçaient moins le système esclavagiste que la dégradation injuste que subissaient ces hommes et ces femmes, des êtres sensibles et doués de raison. La postface du Discours d'un nègre marron est à cet égard édifiante :
"Le but de l'auteur dans ce Discours a été d'exciter les Blancs à l'humanité envers les Noirs. Si l'on ignoroit combien ces Noirs sont capables de zèle, d'attachement et de tendres sentiments lorsqu'ils sont traités en homme, on citeroit plusieurs traits honorables pour eux. On se contentera d'assurer ici qu'on n'a pas eu dessein de les aigrir contre leurs Maîtres. Ils ne savent pas lire. Et quand ils liroient ce Discours, ils n'y trouveroient qu'un exemple de soumission et de douceur."

Pour aller plus loin

Jean-Pierre Sainton, Dominique Rogers, Dominique Aurélia, Marie-Jeanne Rossignol, Rencontre-débat : récits d'esclaves, 2015. 

"North American Slave Narratives", in Documenting the American South.
Le projet met à disposition des récits d'esclaves en texte intégral ainsi que des présentations des récits d'esclaves et de leurs auteurs.



A.P. et X.H.


Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2018/05/recits-desclaves-slave-narratives.html

lundi 7 mai 2018

Manioc au Québec pour célébrer l'anniversaire des classiques des sciences sociales !

Les 25 ans des classiques des sciences sociales


Le 86e congrès de l'Association francophone pour le savoir (Acfas) se réunit du 7 au 11 mai à l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) autour du thème "Célébrer la pensée libre". C'est ce bel espace de rencontre entre des chercheurs de toutes disciplines  et des quatre coins du globe (118 colloques !) qui a été choisi pour fêter l'anniversaire des Classiques des sciences sociales auquel la bibliothèque numérique Manioc a été conviée. 
Pour honorer cet événement, le blog Manioc met en lumière les collections caribéennes des Classiques des sciences sociales et les collections québécoises de Manioc !


Le colloque anniversaire

Les Classiques des sciences sociales ont souhaité célébrer ces 25 ans en réunissant des personnes engagées dans la création et la gestion de plateformes d’archives ouvertes et de bibliothèques numériques en libre accès, des chercheurs, des enseignants et des contributeurs qui s’intéressent à divers aspects de ces plateformes. Il s'agit de réfléchir ensemble à différents enjeux auxquels sont confrontées les bibliothèques numériques francophones, de discuter des possibilités qu’elles ouvrent et des effets qu’elles ont sur la recherche en sciences humaines et sociales.
Le colloque "Plateformes, archives et bibliothèques numériques en libre accès : enjeux, possibilités et effets sur la recherche en sciences humaines et sociales dans la francophonie" se déroule mercredi 9 mai de 8h45 à 17h00 en salle P1-6090 de l'UQAC. L'expérience de la bibliothèque numérique Manioc contribuera à cette réflexion par l'intervention Rendre visible l’invisible : effets, perspectives et problématiques des bibliothèques numériques.


Les collections caribéennes des Classiques des sciences sociales

La bibliothèque numérique Les Classiques des sciences sociales propose près de 7000 textes en ligne, et donne accès à des auteurs incontournables pour les étudiants, les chercheurs et le grand public en quête de culture (Lévi-Strauss, Boas, Merleau-Ponty, et tant d'autres). Elle propose aussi deux collections spéciales très directement tournée vers la Caraïbe : "Les sociétés créoles" et "Etudes haïtiennes".
la collection "Les sociétés créoles" propose quelques textes anciens et surtout des écrits contemporains d'auteurs que l'on retrouve souvent dans les collections de Manioc : Jean Benoist, Jean-Luc Bonniol, Gerry L'Etang, Monique Desroches. Elle est dirigée par Jean Benoist, l'un des fondateur de l'anthropologie créole aux Antilles, installé en 1966 à fonds Saint-Jacques (Sainte-Marie, Martinique) dont il souhaitait faire une base scientifique de formation à la recherche pour les étudiants québécois et, de manière plus générale, un centre dédié à une meilleure connaissance de la société des îles. Cette collection illustre donc une longue histoire des relations universitaires entre le Québec et les Antilles...
La collection "Etudes haïtienne" est dirigée par Ricarson Dorsé. Elle rassemble des textes anciens, des écrits contemporains en littérature, économie, anthropologie (...), des mémoire et thèses. La collection est en développement constant grâce à l'implication du Réseau des jeunes bénévoles des Classiques des sciences sociales en Haïti.


La "Nouvelle France" dans Manioc ?


Vue de Québec au début du XVIIIe siècle
Manioc
Cela pourrait paraître étonnant de retrouver dans une bibliothèque numérique Caraïbe-Amazonie des documents sur le Canada, et pourtant, la "Nouvelle France" fut bien une colonie française d'Amérique, et ces liens historiques se retrouvent dans les écrits anciens numérisés... Qu'ils s'agissent de récits, d'ouvrages de marine ou d'économie, ces textes abordent très souvent plusieurs territoires des Amériques et/ou du monde colonial. Quelques exemples :
On retrouve également quelques illustrations liées à l'histoire du Québec comme la carte ci-dessus ou le portrait de Samuel Champlain ci-dessous.
"Samuel de Champlain"
Manioc
Les hasards de la numérisation souvent liés aux recueils factices que l'on a pas souhaité tronquer, permettent également de trouver dans Manioc, des documents édités au Québec par le Comité permanent de la survivance française dans les années 1940 et notamment quelques numéros de la revue Pour survivre :
Pour terminer cette sélection spéciale Manioc au Québec, voici quelques exemples d'interventions filmées disponibles dans la collection Audio-Vidéo de Manioc qui traitent du Québec  :

Longue vie aux bibliothèques numériques ! 
Profitez bien des collections qu'elles mettent gratuitement à la disposition de tous, bonnes lectures !

AP



Lien vers l'article : http://blog.manioc.org/2018/05/manioc-au-quebec-pour-celebrer.html